QUELQUES CONCLUSIONS ET LEÇONS A TIRER DE CETTE PREMIERE EDITION
La première édition du Concours de la Jeune Entreprise a été une expérience un peu ardue mais extrêmement riche en enseignements parmi lesquels :
- la constatation de l'existence d'un paysage contrasté chez les jeunes,
- l'observation de certaines tendances au niveau des sponsors.
LA CIBLE DES JEUNES
Un paysage contrasté chez les jeunes.
Les adeptes de l'assistanat
Un certain nombre de jeunes Camerounais ont signé le pacte de l'assistanat et, bien que leur condition soit difficile, ils ne "bougent pas". L'opportunité du Concours leur a été offerte, pour eux c'était trop dur, trop fatiguant, les résultats incertains. Trop ... Trop ...
Trop
dur parce qu'il ne suffisait plus de dire "j'ai un projet", je veux faire ceci"..., encore fallait-il l'articuler dans un tout cohérent. Plusieurs candidat(e)s ont souligné que cet exercice leur a permis de mûrir leur projet et que cette étape a réellement été un plus pour eux. La catégorie des "trop dur" demeurera sans nul doute parmi les laissés pour compte qui seront toujours là à attendre "Papa Noël" ...
Les incrédules
Une autre catégorie repérée a été les incrédules, ceux qui se sont dit qu'il est impossible que "quelque chose comme ça soit organisé au Cameroun et aboutisse". "Impossible !". Pour l'anecdote, un jeune homme invité à déposer un projet et qui ne s'est pas donné la peine de le faire pour les raisons mentionnées ci-dessus a été désigné "Monsieur c'est pas possible" qui a pourtant vu de ses yeux la cérémonie de proclamation des résultats. Il a indiqué qu'il ne gardera pas cette appelation pour toujours... Autre anecdote à propos de la famille de l'un des lauréats ayant refusé de l'accompagner à la cérémonie : "tu crois vraiment à ces choses là toi ?" ... Mais voilà que la personne décroche un beau prix. Demain, ce seront ces membres de famille qui feront la queue au moment où l'entreprise "tournera" pour demander de l'aide pour une facture impayée ou un deuil. Il est vrai qu'il est plus facile de récolter ce que d'autres ont semé que de semer avec ces "autres" ....
Les indécis
Certains candidat(e)s ont bel et bien retiré un dossier, mais se sont arrêtés à mi-chemin et n'ont rien déposé ... Pas facile de faire des projets seulement "avec la bouche" diraient certains ..., de faire des projets qui "meurent" dans la tête diraient d'autres ...
L'observation de profils de gagneurs
Ceux et celles "qui en veulent"
La logique a été respectée car les candidat(e)s primés se profilent comme des battants se plaçant dans une logique de pérennité de leur expérience entreprenariale. Dans un environnement aussi peu facile, il s'agit là d'un élément incontournable à cultiver absolument.
Un modèle entreprenarial familial ?
La situation prévalant dans de plus en plus de familles au Cameroun ne fonctionnant plus sur les modèles traditionnels étant l'individualisme occidental et la lutte pour les biens lorsque les parents en ont laissé, il a été intéressant d'observer la famille Dipepa qui a présenté plusieurs candidats à ce Concours mais dans des projets distincts. Les membres de cette famille collaboraient depuis déjà plusieurs années. Dans un paysage où l'aventure entreprenariale en solo n'est pas facile et l'association avec des tiers pas toujours évidente, ce modèle est intéressant, à encourager et encadrer. Nous essaierons de le soutenir et d'aider à sa pérennisation.
LA CIBLE DES SPONSORS
Les entreprises citoyennes ne sont pas très nombreuses et les sponsors adoptent des logiques strictement liées à leurs préoccupations commerciales et connexes. Des fonds relativement importants sont par exemple mis dans des concours de la chanson et autres activités et évènements culturels à indice de développement faible et peu pérennes mais qui entretiennent l'audimat et autres paramètres internes. D'accord dans les pays développés, discutable dans un environnement de pays en développement où davantage de ressources méritent d'être mobilisées pour ceux qui pourraient d'ailleurs être non seulement les sous-traitants ou fournisseurs de demain mais peut-être aussi tout simplement des consommateurs ... même si, en tout état de cause, ces sociétés demeurenr souveraines en ce qui concerne la clé de répartition à adopter ...
ME MANDESSI BELL EVELYNE
|
